Des artistes invités à décorer la Villa Kérylos

Vue du péristyle de la Villa Kérylos avec les fresques

Théodore Reinach et son architecte Emmanuel Pontremoli se sont entourés des meilleurs artisans mais aussi d'artistes. Parmi ceux-ci, les peintres Jaulmes et Karbowsky ont apporté une contribution majeure à la décoration du monument. Découvrons ensemble ces personnages hauts en couleurs !

Le duo Jaulmes et Karbowsky

Gustave-Louis Jaulmes est né à Lausanne le 14 avril 1873

Architecte de formation, il étudie à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1895 à 1902. Il se tourne ensuite vers la peinture tout en restant en contact avec un important cercle d’architectes et fonde en 1913 avec certains d’entre eux, mais aussi avec d’autres artistes, la Compagnie des Arts français. Tous partagent la conviction qu’une alliance de tradition et de modernité apporte clarté et unité à l’aménagement intérieur.

C’est Emmanuel Pontremoli que le fait venir à la Villa Kérylos, où il travaillera 4 années durant.

Adrien Karbowsky, est né à Paris le 15 décembre 1855. Issu d’une famille polonaise, il fréquente tout d’abord l’École polonaise de Paris, puis devient l’élève de Puvis de Chavanne

On compte à son actif la décoration de la mairie de Nogent-sur-Marne ainsi que celle de la salle pour le petit-déjeuner de l’hôtel Lutétia à Paris.

Vue du péristyle de la Villa Kérylos, avec les fresques de Gustave Louis Jaulmes et Adrien Karbowsky
© Colombe Clier / Centre des monuments nationaux

Le projet de la Villa Kerylos

C’est Jaulmes qui fait appel à Karbowsky pour l’aider dans la réalisation des fresques de la Villa Kérylos. Il y créera aussi des modèles pour la confection des nombreux textiles de la villa, particulièrement les rideaux et les tentures.

Théodore Reinach a lui-même choisi les sujets des fresques du péristyle. Parmi les nombreux ouvrages de sa bibliothèque, il possédait un recueil allemand de peintures sur vases grecques (1902), dont il tira les modèles des peintures murales de la villa.

Pour accompagner ces scènes de la mythologie, Jaulmes fait appel au répertoire antique classique (vagues, damiers, feuilles de lierre, rameaux d’olivier, etc.) mais aussi à des motifs repris de l’art cycladique et minoen.

Les tons varient de l’ocre, à la terre de Sienne claire et foncée, voire au noir. La technique de la fresque antique avait été redécouverte par l’artiste : les pigments sont appliqués sur un enduit frais, mêlé de poudre de marbre, a fresco. Après séchage, la fresque est lissée et encaustiquée. Ce procédé, décrit en détail par l’architecte romain Vitruve (1^er siècle apr. J.-C.), consiste à appliquer une fine couche de cire chaude sur la peinture, puis à polir l’ensemble.